Cette bande dessinée originale est une œuvre hybride puisqu’elle est pensée à la fois en version papier et en version numérique. Sa consultation sur Internet a l’avantage de mieux faire apparaître les zooms et de permettre d’en avoir une vision accélérée, dynamique.
Tout dans cette BD en noir et blanc est énigmatique. Le titre d’abord : 3 secondes, c’est trois secondes de parcours de la lumière et, dans cette petite portion d’espace- temps, la lumière parcourt 900 000 km, une balle de revolver parcourt un kilomètre. C’est aussi le temps d’une larme, d’une explosion, d’un SMS.
Une fois compris le titre, restent les énigmes distillées tout au long du parcours, où s’imbriquent personnages et indices. Au lecteur de reconstituer le puzzle, mais quel puzzle ! Plutôt que de dévoiler l’intrigue savamment cachée qui se déroule d’une scène à l’autre, admirons l’art graphique du dessinateur, épris d’images-miroir, et intéressons-nous à sa conception très géométrique de l’espace.
Des miroirs, il y en a à toutes les pages. Ils vont d’un (vrai) miroir de poudrier à un rétroviseur de moto en passant par les plus inattendus : la surface d’une ampoule, le cadran d’une montre, un plafonnier, la trompette d’un supporter de foot, une flaque, les boucles d’oreilles d’une passagère d’un avion, le vitre d’une horloge ou… une prothèse dentaire métallique.
Nous avons là un festival de transformations géométriques : jeux de miroirs, bien sûr, mais aussi homothéties, anamorphoses, figures en abyme, inscriptions en miroir, qui réjouiront les amateurs de sensations géométriques fortes, à défaut d’intrigues inoubliables.
Marque éditoriale : DELCOURT
Collection : Hors collection
Bandes dessinées