Présentation éditeur
Selon les histoires classiques de la philosophie, il aurait fallu attendre le xve siècle pour voir le retour de Platon et de Pythagore sur la scène de la pensée. Pourtant, au xive siècle, bien avant la Renaissance, un noble vénitien, Marco Trevisano, écrit pour son fils un livre intitulé Du macrocosme. Il s'y définit lui-même comme un disciple des deux géants antiques et décrit l'origine du monde et sa constitution en termes mathématiques. Ce texte, encore inédit à ce jour, n'a jamais été étudié pour lui-même et dans son contexte.
Aurélien Robert fait revivre la pensée de ce lettré et savant laïc, qui ne fréquentait ni université, ni couvent. Le cas de Marco Trevisano montre à quel point la philosophie du Moyen Âge ne peut être résumée aux grands noms des manuels scolaires. Et surtout, il interroge les frontières entre ce que nous appelons d'ordinaire la scolastique médiévale et l'humanisme de la Renaissance. Une étude remarquable d'une figure méconnue mais capitale.
Directeur de recherche au CNRS, Aurélien Robert enseigne dans les universités Paris 1 Panthéon Sorbonne et Paris Cité. Il a publié Épicure aux enfers et a récemment co-dirigé le Companion to the Reception of Pythagoras and Pythagoreanism in the Middle Ages and the Renaissance.
Note de lecture Tangente
Cet ouvrage se propose d’étudier le cheminement intellectuel d’un penseur du xiv e siècle, Marco Trevisano, qui écrit pour son fils un livre intitulé Du macrocosme. Il s’y définit comme un disciple de Platon et de Pythagore, et s’en prend particulièrement aux théologiens, dont il souhaite corriger les erreurs.
Cette œuvre d’Aurélien Robert, après avoir présenté Marco Trevisano comme un philosophe et mathématicien laïc, et ses liens avec les « écoles d’abaque » de Florence, évoque aussi les procédures de calcul de l’époque et analyse sa proximité d’esprit avec Luca Pacioli. L’auteur, en étudiant Du macrocosme, dans un long chapitre « L’unité et le nombre », la partie la plus mathématique du livre, évoque le lien entre nombres et géométrie, mettant l’accent sur ce qui différencie Marco Trevisano des arithméticiens de son temps. La distinction, par exemple, entre nombres en acte, faits pour dénombrer, et nombres en puissance, définis par des expressions algébriques, nous laisse entrevoir le long parcours pour que s’établisse la notion de nombre. On fait ainsi le tour, dans cet ouvrage très documenté, qui demande une lecture attentive, des liens entre les mathématiques et la philosophie du Trecento.
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